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25 août 2023

Qu’est-ce que le no code ? pour qui et pour quelles applications ?

 Même si le principe existe depuis 2 décennies (souvenez vous de Dreamweaver et du WYSIWYG), le mouvement « no code » (ou « low code ») fait de plus en plus parler de lui depuis maintenant plusieurs mois. Comme pour toute nouvelle tendance, aficionados et détracteurs se déchirent par blogs et réseaux sociaux interposés. Découvrons le no code en quelques mots : le principe, les applications possibles, les avantages et inconvénients, les risques et les solutions pour les contourner.

Qu’est-ce que le no code ?

Le no code vise à permettre la création d’applications et de solutions logicielles sans avoir recours à des compétences avancées en programmation. Cela signifie que des individus sans expérience en développement informatique peuvent créer des applications, des sites web et des logiciels en utilisant des outils visuels et des interfaces conviviales. Le no code simplifie le processus de développement en permettant aux utilisateurs de glisser-déposer des éléments, de configurer des options et de créer des workflows sans avoir à écrire de code traditionnel.

Comme pour le développement classique, les applications possibles grâce au no code sont nombreuses pour le web, les applications et les logiciels :

  1. La création de sites web : il est possible de créer des sites web statiques ou dynamiques en utilisant des outils no code pour concevoir l’interface, organiser le contenu et intégrer des fonctionnalités telles que les formulaires pour la captation de leads sur des landing pages de campagnes SEA, les galeries de photos, les blogs, etc.
  2. Les applications internes : les entreprises – PME ou Grands comptes – peuvent créer des applications pour la gestion de projets, la gestion des ressources humaines, la planification, etc., sans avoir à engager une équipe de développement.
  3. Les applications client : Les agences web peuvent développer rapidement des applications pour leurs clients, réduisant ainsi les délais et les coûts de développement.
  4. Les applications mobiles : la création  d’applications mobiles pour iOS et Android est également simplifiée, sans recourir à des compétences en programmation native.
  5. L’automatisation de processus : les entreprises peuvent automatiser des processus internes en créant des flux de travail automatisés sans écrire de code. ERP et CRM peuvent être enrichis grâce aux applications en no code.
  6. Les solutions e-commerce : la création de boutiques en ligne, de plateformes de réservation et d’autres solutions e-commerce sans coder est également possible.
  7. Les tableaux de bord interactifs : Les entreprises peuvent créer des tableaux de bord interactifs pour suivre les métriques clés et les performances.
  8. Les intégrations : services tiers, API et outils divers peuvent être intégrés, grâce à des connecteurs préconstruits et toujours sans coder “en dur”.

Les principaux avantages du no code :

  • Rapidité : Les solutions peuvent être développées beaucoup plus rapidement qu’avec une programmation traditionnelle.
  • Accessibilité : Les personnes sans compétences en codage peuvent créer des applications, élargissant ainsi la base d’utilisateurs potentiels.
  • Réduction des coûts : Moins de temps et de ressources sont nécessaires, ce qui peut réduire les coûts de développement.

Le no code présente toutefois quelques limites :

  • Les fonctionnalités avancées peuvent être limitées par rapport à une programmation traditionnelle.
  • La personnalisation restreinte : Les options de personnalisation peuvent être limitées par rapport à une programmation sur mesure.
  • La scalabilité : Pour des projets très complexes, le no code peut atteindre ses limites en termes de performances et d’évolutivité.

Pour qui et pour quels projets ?

  • Les entreprises, pour la création d’applications internes pour la gestion de projets, la gestion des stocks, les rapports automatisés, amélioration de logistique, de CRM et ERP, etc.
  • Les agences web peuvent accélérer la phase de développement de sites web et d’applications pour les clients, en respectant des délais serrés. Le débat est très nourri quant à l’optimisation du code HTML/CSS/JS généré par les outils no code pour le SEO. Dans ces conditions, un minimum de connaissances est nécessaire pour réduire le code inutile.
  • Les startups peuvent avoir recours au no code pour la création d’un MVP (produit minimum viable) pour valider rapidement une idée sans investir trop de temps et d’argent, accélération et simplification des itérations suite aux phases de tests utilisateurs.
  • La création et animation d’événements, grâce à la création d’applications pour la gestion des inscriptions, la planification d’événements et les interactions avec les participants.

Le mouvement no code ouvre ainsi la voie à la création d’applications et de solutions logicielles accessibles à un public plus large, sans nécessiter de compétences en programmation avancées. Bien qu’il présente des avantages en termes de rapidité et d’accessibilité, il peut également avoir des limites en termes de personnalisation et de complexité. Les outils no code (listés plus loin dans cet article) offrent des possibilités intéressantes pour une variété d’acteurs, des entreprises aux agences web en passant par les entrepreneurs et les freelances.

No code et piratage :  

Sujet sensible et qui vient rapidement à l’esprit : la sécurité ! Quels sont les risques de piratage des sites et applications développés en no code et comment s’en protéger ? Quelles sont les précautions à prendre et les solutions techniques ?

Les sites et applications développés en no code ne sont pas immunes aux risques de piratage. Bien que ces outils facilitent la création d’applications, ils peuvent également introduire des vulnérabilités si les bonnes pratiques de sécurité ne sont pas suivies. Voici quelques risques potentiels de sécurité et des mesures à prendre pour se protéger :

  1. Injection de code malveillant (injection SQL, XSS, etc.) :
    L’entrée de données non filtrées peut conduire à des attaques par injection de code malveillant. Il faudra valider et échapper correctement toutes les entrées de données pour éviter les attaques de type injection.
  2. Mauvaise gestion des autorisations :
    Les erreurs de gestion des autorisations peuvent conduire à des fuites de données ou à un accès non autorisé. Définissez soigneusement les rôles et les permissions pour les utilisateurs et les fonctionnalités, et effectuez régulièrement des audits de sécurité.
  3. Exposition de données sensibles :
    Assurez-vous de stocker et de traiter les données sensibles de manière sécurisée, en utilisant des méthodes de chiffrement appropriées. Évitez d’afficher des informations sensibles dans l’interface utilisateur à moins que cela ne soit absolument nécessaire.
  4. Vulnérabilités connues dans les plugins ou les intégrations :
    Si vous utilisez des plugins ou des intégrations tiers, assurez-vous qu’ils sont régulièrement mis à jour pour corriger les vulnérabilités connues : la principe est strictement identique vs les plugins utilisés dans des CMS comme WordPress ou Prestshop.
  5. Manque de validation des données d’entrée :
    Validez toutes les données d’entrée, y compris les formulaires, pour éviter les attaques de type Cross-Site Scripting (XSS) et les attaques similaires.
  6. Erreurs de configuration :
    Vérifiez soigneusement les paramètres de sécurité et les configurations pour éviter les erreurs qui pourraient laisser des failles ouvertes.
  7. Utilisation incorrecte de l’authentification et de la gestion des sessions :
    Assurez-vous que les mécanismes d’authentification et de gestion des sessions sont correctement implémentés pour éviter les accès non autorisés.
  8. Absence de protection contre les attaques par force brute :
    Mettez en place des mécanismes de protection contre les attaques par force brute, telles que les limites de tentatives de connexion et les CAPTCHA.
  9. Manque de tests de sécurité :
    Effectuez régulièrement des tests de sécurité, y compris des tests d’intrusion et des analyses de vulnérabilités, pour identifier les failles et les corriger avant qu’elles ne soient exploitées.
  10. Formation en sécurité pour les développeurs :
    Assurez-vous que les développeurs et les utilisateurs des outils no code comprennent les meilleures pratiques de sécurité et sont conscients des risques potentiels. Et qu’ils se mettent constamment à jour des évolutions du no code !

Pour vous protéger contre ces risques, voici quelques solutions techniques et précautions à prendre :

  • Appliquez le principe du moindre privilège : accordez aux utilisateurs et aux fonctionnalités uniquement les autorisations dont ils ont besoin.
  • Utilisez des outils de sécurité tiers : intégrez des solutions de sécurité tierces pour surveiller et détecter les activités suspectes.
  • Mettez régulièrement à jour les outils et les plugins que vous utilisez pour bénéficier des dernières corrections de sécurité.
  • Mettez en œuvre le chiffrement des données en transit et au repos.
  • Effectuez des audits de sécurité réguliers et des tests de pénétration.
  • Conformez-vous aux normes et réglementations de sécurité applicables à votre secteur d’activité
  • Prévoyez une formation en sécurité pour les utilisateurs et les développeurs.

En fin de compte, la sécurité doit être une préoccupation constante lors du développement et de la gestion d’applications, qu’elles soient créées en no code ou en codage traditionnel.

Comment développer en No code ?

Bien entendu, des outils sont indispensables. Ils sont déjà nombreux et ils s’enrichissent très rapidement. Les versions gratuites permettent de se former au no code et d’affiner le choix de sa plateforme technique en fonction de ses besoins et des objectifs du ou des projets :

  • Bubble : une plateforme no code qui permet de créer des applications web et mobiles complexes avec des fonctionnalités avancées.
  • Adalo : permet de créer des applications mobiles avec des fonctionnalités de personnalisation et d’automatisation.
  • Webflow : pour la création de sites web responsives (pensez plutôt mobile first) avec des fonctionnalités avancées de conception.
  • OutSystems : une plateforme low code pour la création d’applications d’entreprise.
  • Airtable : un outil de gestion de base de données visuel qui peut être utilisé pour créer des applications de suivi et de gestion.
  • Thunkable : pour la création d’applications mobiles avec une interface simple et des blocs de construction logiques.

Quelles sont les évolutions à venir pour le no code ?

On peut imaginer quelques tendances et évolutions potentielles que le mouvement no code pourrait connaître à l’avenir, en se basant sur les développements antérieurs et les besoins du marché.

  1. Amélioration de la complexité des applications créées : Les outils no code pourraient évoluer pour permettre la création d’applications encore plus complexes, avec des fonctionnalités avancées et une personnalisation accrue, tout en conservant leur simplicité d’utilisation.
  2. Meilleure intégration d’intelligence artificielle : L’intégration de l’IA pourrait être simplifiée, permettant aux utilisateurs de créer des applications intelligentes sans avoir à comprendre les détails techniques de l’IA. Notez que – à date – ChatGPT ne permet pas le développement en no code (on lui a posé la question !)
  3. Élargissement des domaines d’application : Le no code pourrait être adopté dans de nouveaux secteurs tels que la santé, l’éducation, l’industrie manufacturière, etc., où des applications spécifiques sont nécessaires mais les compétences en programmation sont limitées.
  4. Développement de solutions verticales spécialisées : Des plateformes no code pourraient se concentrer sur des solutions spécifiques à une industrie ou à un domaine, offrant des fonctionnalités préconstruites pour répondre aux besoins uniques de ces secteurs.
  5. Collaboration améliorée : Les outils no code pourraient intégrer des fonctionnalités de collaboration avancées, permettant à plusieurs utilisateurs de travailler ensemble sur un même projet de manière plus efficace.
  6. Augmentation de la flexibilité de conception : Les outils pourraient offrir davantage de liberté dans la conception et la mise en page des applications, permettant aux utilisateurs de créer des interfaces plus personnalisées.
  7. Intégration de la réalité augmentée et virtuelle : Avec l’essor de la réalité augmentée et virtuelle, les outils no code pourraient faciliter la création d’applications dans ce domaine, ouvrant de nouvelles opportunités pour les entreprises et les créateurs.
  8. Amélioration de la scalabilité : Les plateformes no code pourraient travailler sur l’amélioration de la scalabilité des applications créées, permettant aux solutions de gérer efficacement une croissance importante de l’utilisateur.
  9. Formation et éducation : Des ressources d’apprentissage pourraient être développées pour aider les utilisateurs à acquérir des compétences no code avancées, les aidant ainsi à créer des solutions plus complexes et sophistiquées.
  10. Écosystème d’intégrations et de plugins : Les outils no code pourraient continuer à développer des intégrations avec d’autres services et plateformes populaires, offrant ainsi aux utilisateurs plus de possibilités pour étendre les fonctionnalités de leurs applications.

Même si le principe est simple (et finalement pas nouveau du tout), le no code va continuer à évoluer pour rendre la création d’applications, de sites web et de logiciels encore plus accessible et puissante pour les utilisateurs sans compétences en programmation. Les évolutions à venir pourraient permettre la création d’applications plus complexes, l’intégration de technologies émergentes et une plus grande flexibilité de conception, tout en favorisant la collaboration et l’expansion vers de nouveaux secteurs.

La formation des développeurs va également être impactée par le no code, qui va s’intégrer à un grand nombre de projets spécifiques des entreprises et des prestataires techniques.

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Pierre-Yves Assing

CEO
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