UX design. Un concept que l’on entend de plus en plus souvent ces dernières années et un métier qui tend à devenir incontournable aujourd’hui. Mais quel est véritablement son but, sa priorité et sa place dans le processus de conception d’une interface digitale ?
Son but : viser l’efficacité du produit
La finalité de l’UX designer est relativement simple :
- s’assurer que la prise en main d’un site web ou d’une application soit la plus aisée possible
- s’assurer que l’utilisation de ces derniers soit la plus agréable possible
- s’assurer que l’utilisateur en retire une expérience globalement positive
- s’assurer surtout que l’utilisateur arrive le plus aisément là où l’on souhaite l’emmener, car la dimension marketing est à prendre en compte dans l’objectif à atteindre
Concrètement, il facilite le parcours utilisateur en le rendant plus intuitif et fluidifie les interactions. Sans jamais obliger les internautes à quoi que ce soit, il les encourage à entrer en action avec les divers éléments composants l’interface selon la finalité de celle-ci. Mais pas question ici d’une quelconque notion de manipulation ! Le libre-arbitre restera toujours du côté de l’utilisateur. Tout cela va du simple accès à une information jusqu’à la simplification d’un parcours d’achat (pour la création d’un site e-commerce) dans sa globalité. La simplicité et la clarté sont souvent les clés d’une expérience utilisateur réussie.
Léonard avait déjà compris que la complexité entraîne lourdeur, lenteur et expérience négative. Tout doit converger vers une évidente simplicité.
Sa priorité : les utilisateurs !
Remettre les utilisateurs au centre de sa démarche de création de site et de la problématique, voilà le credo de l’UX designer. Et cela porte un nom en UX design : une approche User Centric. Le designer ne conçoit jamais pour lui, il adopte une démarche purement altruiste et crée une interface, certes pour un client, mais avant tout pour les utilisateurs de celui-ci !
Une démarche centrée sur les internautes
Et pour cela, il a besoin de bien connaître ces derniers et surtout de bien cerner leurs besoins, leurs attentes et leurs habitudes d’utilisation. Même si ce n’est pas (ou plus) son rôle premier, il les étudie dans le détail pour leur offrir le produit idéal, il participe à des tests utilisateurs et analyse les résultats ainsi que l’impact de ses actions. Il est en quête d’une constante amélioration par la veille permanente. Il retient chaque enseignement qu’il peut retirer d’un geste, d’un comportement, d’une habitude.
Dharmesh Shah, fondateur de HubSpot. Se mettre à la place du client, ne plus penser en « je » mais en « eux » fait partie intégrante du processus.
Le fond avant la forme
Il est important de noter que la création purement graphique des projets n’entre pas dans le périmètre de l’UX designer, il se situe en amont : il décortique la navigation, l’ergonomie, la force visuelle, la structure et la hiérarchie des informations. Mais se positionner en amont ne signifie pas qu’il travaille seul, il avance toujours main dans la main avec les graphistes, les développeurs, les intégrateurs et les chefs de projet.
Sa place dans le processus de conception
L’UX design ne fonctionne pas seul, cela vient d’être évoqué. Il gravite dans un écosystème d’expertises possédant des compétences distinctes et complémentaires.
Mais on peut encore décortiquer l’univers du couple UX/UI à un niveau inférieur. Sans entrer dans les détails, il est important à ce stade de pouvoir faire la différence entre certains métiers et leurs périmètres respectifs, ceux-ci pouvant parfois sembler flous. Coup de loupe rapide sur ce qui se trouve en amont et en aval de l’UX design.
UX research vs UX design
Historiquement, l’UX research était une des compétences de l’UX design. Mais l’évolution du monde digital et de ses utilisateurs a entraîné une complexification accrue de ses enjeux et donc une segmentation plus précise des métiers.
L’UX research collecte
Ainsi, de manière très synthétique, la finalité de l’UX research est l’étude pure des comportements et la restitution de ceux-ci. Il traduit les envies et les attentes des utilisateurs, tant en termes d’études quantitatives que qualitatives.
L’UX design traduit
L’UX design vient se nourrir de ces études pour traduire visuellement ces besoins. Ainsi, cela prend la forme de ce que l’on appelle des zonings, des « wireframes ». Souvent exécutés en niveaux de gris, ces derniers (le mot est masculin) sont des représentations volontairement dépouillées de toutes intentions graphiques, afin de se focaliser sur le côté fonctionnel d’une interface.
L’UX research étudie les utilisateurs, l’UX design conçoit fonctionnellement leurs attentes.
UX design vs UI design
La frontière entre ces deux entités paraît souvent mince. Elle l’est. Si UX research et UX design fonctionnent en couple, UX design et UI font de même. Grossièrement, on pourrait synthétiser le rôle de l’UI designer par « un coup de peinture créatif » sur les wireframes. Ainsi, c’est à cette étape que les maquettes d’un projet deviennent réellement concrètes. L’UX et l’UI designer sont en dialogue permanent afin de s’assurer que le produit final réponde à la fois aux contraintes UX et aux contraintes graphiques imposées par les chartes.
Il est à noter que le prototypage, dernière étape de la création, entre dans le périmètre de l’UI. Tel le docteur Frankenstein donnant vie à sa créature (rien que ça !), l’UI crée un ou plusieurs prototype(s) fonctionnel(s) du projet, afin de s’approcher un maximum du rendu final. Cela permet d’une part une projection totale de la part de tous les intervenants, mais aussi, d’autre part, un produit quasi-fini à analyser lors d’une éventuelle ultérieure phase de tests utilisateurs. Nous y reviendrons dans un futur article.
L’UX travaille le fond, l’UI la forme. L’ensemble donne le vrai.
L’UX, la panacée ?
« L’UX va nous trouver la solution à cette problématique ». Combien de fois entendons-nous cette phrase ? Disons-le tout de go, c’est faux. Cela implique que tous les utilisateurs auraient le même comportement. Nous sommes 7 milliards sur terre (à peu de choses près), il y a donc potentiellement autant de comportements différents. Il s’agit en fait souvent d’une question de compromis : grouper les comportements plus ou moins similaires et mettre en place des solutions pouvant répondre aux problématiques de la majorité.
Pour terminer, il faut aussi prendre conscience que l’UX/UI doit prendre son univers professionnel en compte. Parfois, on s’approche plus de la notion de « moins pire »… car il y a des solutions qui entrent en conflit avec la faisabilité technique ou stratégique d’un projet. Et oui.